Catégorie – Elsa Saliba

  • L’Art Byzantin / 19.02.2024

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  • Elsa Saliba - Guide en Route
  • L’art religieux fait une apparition tardive dans l’histoire du christianisme, initialement marquée par une réticence à mélanger art et sacralité. En 313, l’Empire romain reconnait le christianisme en tant que sa religion et déplace la capitale de l’Empire de Rome à Byzance d’où sa nouvelle appellation « Empire byzantin ». Le 8e et 9e siècle connaissent la « controverse iconoclaste » et une grande question se pose : la représentation d'images saintes est-elle propice à l'idolâtrie ?

    L’art religieux fait une apparition tardive dans l’histoire du christianisme, initialement marquée par une réticence à mélanger art et sacralité. En 313, l’Empire romain reconnait le christianisme en tant que sa religion et déplace la capitale de l’Empire de Rome à Byzance d’où sa nouvelle appellation « Empire byzantin ». Le 8e et 9e siècle connaissent la « controverse iconoclaste » et une grande question se pose : la représentation d'images saintes est-elle propice à l'idolâtrie ? En 834, l’affirmation de l’image a finalement prévalu. L’acceptation de l’admiration des icônes entraine la prospérité de l’art et de l’architecture dans l’Empire byzantin. L’art et l’architecture chrétien·ne·s naissent alors sous l’influence de l’art païen et l’art oriental. Après la chute de l'Empire byzantin et le schisme entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe, les tendances artistiques ont divergé entre l'Orient et l'Occident. L'influence persistante de l'Empire byzantin est remarquable dans l'art des églises orthodoxes orientales, tandis que dans l'Occident chrétien, l'art a évolué selon des courants artistiques régionaux. Aujourd'hui, l'art et l'architecture continuent d'être des éléments cruciaux dans les pratiques des églises orientales orthodoxes, préservant ainsi l'héritage des traditions byzantines. Cette diversité artistique reflète les multiples facettes et évolutions du christianisme à travers les âges. Nous explorerons dans ce qui suit les caractéristiques de l’art byzantin en présentant l’architecture ainsi que les fresques et les icônes propres aux églises orientales. 

    L'art religieux se distingue des tendances modernes de l'art, communément associées à l'originalité et à l'expression individuelle. Contrairement aux œuvres contemporaines qui cherchent à se démarquer par la créativité et l'unicité, l'art sacré privilégie d'autres aspects. L’art byzantin est caractérisé par sa platitude et sa précision, sans se soucier de représenter en profondeur et en détail le personnage en question. Effectivement, la plus grande importance est accordée à la reconnaissance immédiate des personnages bibliques qui nous deviennent de plus en plus familiers à force de regarder les icônes. Chaque personnage biblique est associé à des attributs pour faciliter son identification. Ces attributs sont établis par convention et adoptés comme langage visuel par les iconographes. Pour illustrer, les saint·e·x·s guérisseur·se·x·s sont représenté·e·x·s avec des trousses de soins, les martyrs avec un crucifix, etc.  

    L’architecture byzantine est connue pour ses plans centrés (plans circulaires ou polygonaux, souvent dotés d’une coupole), ornés de dômes somptueux et décorés de fresques. Une spécificité emblématique des églises byzantines est la présence du Pantocrator, une représentation fondamentale au sein des fresques de ces édifices.  Le Pantocrator - « le tout puissant » en grec-  est une représentation du Christ spécifique aux églises byzantines, typiquement située au creux du plus haut dôme. Le Christ est dépeint avec des cheveux foncés et une barbe qui reflètent une allure sémitique, vêtu de bleu ou de violet sur un fond doré. Le Pantacrator, entouré d’une auréole, tient un livre dans sa main gauche et est accompagné des lettres « IC » et « XC », une abréviation en grec de « Jésus Christ ».

    L’une des cathédrales byzantines les plus emblématiques est Hagia Sophia, église construite dans ce qui était la capitale de l’Empire byzantin à Istanbul (anciennement Constantinople) en Turquie. Cette cathédrale est connue pour être le symbole de l’Empire byzantin dont l’architecture grandiose reflète son nom signifiant « Sagesse Divine ». Après l’invasion ottomane, Hagia Sophia a été convertie en mosquée, conservant toutefois son identité byzantine. De nos jours, il s’agit d’un musée et d’un édifice touristique qui attire de nombreux·se·x·s visiteur·se·x·s internationaux·ale·x·s.

    On peut retrouver des églises byzantines partout où des communautés chrétiennes d’affiliation orientale existent, notamment en Russie, en Grèce et au Moyen-Orient. Malheureusement, nous avons récemment été témoins d’une attaque sur la troisième plus ancienne église au monde ; en octobre 2023, l’église Saint-Porphyre en Palestine a été partiellement endommagée. En effet, le bâtiment d’entrée de l’église qui servait comme abri pour des civil·e·x·s a été attaqué et détruit par l’armée israélienne. Cela constitue un événement tragique non seulement sur le niveau humanitaire mais aussi pour le patrimoine artistique et religieux.

    En Suisse, il existe des églises orientales dans la plupart des cantons. Vous pouvez découvrir l’église orthodoxe russe de Genève à travers l’offre « Ceinture James Fazy » que propose « Dialogue en Route ».


    Bibliographie :

    Smarthistory, “Guide to Byzantine art”, in Smarthistory, September 2, 2021, accessed October,2023, https://smarthistory.org/guide-to-byzantine-art/.

    Pezet, J. (n.d.). Que Sait-on de la frappe sur l’église Orthodoxe Saint-Porphyre de Gaza ? Libération. https://www.liberation.fr/checknews/que-sait-on-de-la-frappe-sur-leglise-orthodoxe-saint-porphyre-de-gaza-20231020_UEDAUKYVRFDD5NGVKB43BY2SAQ/


    Image : Église Orthodoxe Russe : Cathédrale de l’Exaltation de la Sainte, Genève, Suisse.

     

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