15.02.2019
Le Myanmar
Ce mois-ci, j’ai le plaisir de vous faire découvrir une petite partie de mon voyage en Asie du Sud-Est. J’ai choisi le Myanmar (ex Birmanie), pays où je n’avais pas l’intention de me rendre.
En effet, l’histoire de cette contrée est difficile, tourmentée et, à l’heure actuelle encore, toujours instable. Un conflit civil et politique s’y déroule. Le gouvernement militaire birman, de confession bouddhiste, à la tête du pays, persécute les Rohingyas, une minorité musulmane. C’est pourquoi, ma conscience me dictait de ne pas m’y rendre, de crainte de soutenir, d’une certaine manière, le génocide qui y était perpétré.
Certaines de mes connaissances, qui s’y étaient rendues, m’ont intriguée par leurs descriptions du pays. Raison pour laquelle, je me suis décidée à y aller. J’ai donc commandé un visa.
J’attendais de ce tour en Asie un dépaysement total, un retour à l’authenticité et un détachement psychologique du monde « développé ». Le Myanmar, particulièrement, a comblé mes attentes.
Le samedi 11 mars 2018, je suis arrivée à Yangon, l’ancienne capitale du Myanmar. Le bonheur ! Cette ville est très grande, il y en a pour tous les goûts. La culture indienne, si présente, m’a particulièrement frappée.
Le lendemain, j’ai dégusté mon premier petit déjeuner birman, le « Mohinga ». C’est une soupe de poisson et de vermicelles, un vrai délice ! Sur la table d’à côté, j’ai trouvé le journal local, version anglaise. J’y ai jeté un coup d’œil : peu d’informations locales et, bien évidemment, aucun mot sur le conflit civil.
Par la suite, j’ai eu la chance de me lier d’amitié avec trois birmans de mon âge. Je me sentais en confiance avec eux, ce qui m’a permis de leur demander ce qu’ils pensaient de la situation politique de leur pays. Ils m’ont parlé discrètement car ils craignaient que leurs propos ne soient entendus par une personne malveillante. Ils sont en désaccord profond avec la junte militaire qui dirige le pays. En effet, ils ne sont pas autorisés à dire ou faire ce qu’ils veulent. Mon amie birmane, Narnu, m’a fait comprendre que les touristes apportent un air frais, voire une sécurité. C’est pourquoi, le gouvernement militaire ne souhaite pas qu’ils découvrent les atrocités commises à l’égard des Rohingyas.
Après trois semaines passées au Myanmar, je constate que, bien que de manière ambiguë, on peut considérer que le tourisme crée du travail et apporte des devises, bien qu’il soit à craindre que ces dernières aboutissent dans la poche de dirigeants véreux.
Ceci dit, les hôtes étrangers, par leur amour du pays et de sa culture, rendent les birmans fiers de leur pays. Et, croyez-moi, ils adorent ça !